Sortir de l'impasse. C'est l'ambition des organisateurs du G1000. Dans une démocratie digne de ce nom, rappellent-ils, le citoyen détient deux droits : déléguer (et donc voter), mais aussi proposer. « Aujourd'hui, en tant que citoyens, on se sent traité comme du bétail électoral, rien d'autre. Le principe de base du G1000, c'est tout simplement que les gens ont aussi quelque chose à dire entre deux élections. »
Un appel aux idées lancé au mois de juin via Internet a permis de recueillir plus de 5 000 contributions. Dans tous les domaines. Les thèmes les plus souvent abordés ont été regroupés en 25 questions : la politique d'immigration doit-elle être redéfinie ? Comment un petit pays peut-il lutter contre le réchauffement climatique ? A quelles normes éthiques les élus doivent-ils satisfaire ? Comment redistribuer équitablement la prospérité dans la société ?, etc. Tous les Belges qui le désiraient ont ensuite pu voter, sur g1000.org, pour les questions qui leur apparaissaient les plus pertinentes. Les trois questions ainsi plébiscitées seront débattues lors du sommet du 11 novembre.
Particularité : les 1 000 participants ont été recrutés de façon aléatoire, sur la base des annuaires téléphoniques, et en respectant des critères d'âge, de genre et d'origine géographique. Le vendredi fatidique, ils seront regroupés par tables de dix : 60 tables unilingues (en français, néerlandais ou allemand) et 40 tables bilingues. A l'issue de la journée, un rapport provisoire sera remis à un groupe plus restreint, le G32, point de départ d'une nouvelle phase. Les membres du G32 se réuniront durant plusieurs week-ends, pour échanger leurs opinions, étudier les dossiers, consulter des experts. En bout de course, ils devraient formuler, au mois d'avril, plusieurs propositions concrètes et novatrices. Avec le secret espoir que celles-ci seront ensuite « récupérées » par le monde politique. © LEVIF.BE
C'est quoi le G1000 en Belgique? Le G1000 est un sommet citoyen, une nouvelle forme de participation démocratique. Il s’agit d’une délibération de grande envergure, en toute franchise, entre des citoyens libres et sur un sujet d’importance.
Non, c’est une initiative purement citoyenne. Les organisateurs sont des volontaires. Ils n’ont aucun intérêt matériel dans l’organisation.
Voilà comment ça marche : dans un grand espace ouvert, les participants prendront place à des tables de dix personnes, animée chacune par un facilitateur et éventuellement par un interprète. Sur la tribune centrale, les sujets sont annoncés et commentés, sur quoi les tablées passent à la délibération. Le facilitateur fait en sorte que chacun ait droit à la parole. Il ou elle rassemble les suggestions de la tablée dans un document qui va au bureau central. À ce bureau central siègent des experts équipés d’ordinateurs, pour réunir ces suggestions, les traiter et en formuler des propositions concrètes. Ces propositions sont alors projetées sur un grand écran. Tous les participants peuvent dès lors indiquer lesquelles de ces propositions leur paraissent les plus importantes. À la fin de la journée, on aura une bonne vue d’ensemble de ce qui anime réellement les participants et de la nature des priorités qui leur sont communes.
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